Au tout début :
C’est l’accueil fraternel d’une personne sans abri avec son chien à la rue le 12 mai, juste à la sortie du 1er confinement qui m’a fait franchir le pas de faire bien plus pour quelqu’un. Je savais qu’elle ne trouverait rien pour se loger avec son chien.
Ensuite :
C’est la mise en place avec lui d’un tutorat de relève en associant des acteurs sociaux (Éducateur spécialisé…) et des institutions (CAF, Mission locale, CCAS, SPIP, CMP).
Après :
C’est la capitalisation de cette expérience au profit d’autres gens à la rue et en errance à Lille. Il y en a beaucoup de non accompagnés.
Sur la base d’un dialogue avec eux, j’ai mis en œuvre ma petite expérience pour les aider. J’intervenais à trois niveaux, en mode survie, en mode transformation et en mode relève. La relève comme finalité constitue l’objectif majeur de mes interventions.
De manière continue :
L’analyse des manques exprimés et observés par les personnes à la rue m’a conduit à définir une méthodologie d’action, à concevoir et à mettre en place des micro-projets.
L’émergence du nom StreetUP :
Basée sur une stratégie de marque, elle est surtout basée sur 3 éléments clefs, à savoir la personne à la rue (Street), la relève avec le UP et le cœur. Sans le cœur la relève ne tient pas dans le temps. Croire que des dispositifs règlementaires et institutionnels suffisent est une illusion.
Le recours à des projets d’initiative citoyenne (PIC)
J’ai découvert par hasard l’existence du recours à des PIC proposés par l’ALFPH avec la possibilité d’en obtenir un comme simple citoyen. Cela m’allait bien. Pour chaque idée humaniste majeure, je l’ai transformé en projet solidaire. J’ai réalisé 3 pics pour 4 quartiers de Lille.
Ça tombe à PIC pour StreetUP ICX
C’est le nom du projet d’initiative citoyenne soutenu par le Comité des habitants de Lille-Moulins. Je vous le présente ici.
Quel est l’objectif ? :
L’objectif est de permettre à des personnes sans moyen de communication d’en obtenir un. Famille, amis, assistante sociale, le 115, le 15 ou tout simplement regarder un film sur son smartphone. Les raisons d’en avoir un prennent un relief particulier.
De quoi s’agit-il concrètement ? :
Grâce à mon projet, j’ai eu la possibilité d’offrir 50 packs ICX comprenant un téléphone ou un smartphone avec une carte SIM et une recharge initiale et en plus un rechargement. Par la suite, ils auront la possibilité d’obtenir des recharges solidaires dans l’un des Relais Numériques ou chez Emmaüs Connect.
Sur quels critères sont ils distribués ? :
Je me base sur une formation dispensée par Emmaüs Connect, StreetUP a acquis la reconnaissance de « Relais Numériques ». Un entretien avec la personne permet de faire le choix d’équipement et le type de recharge que je donnerai. Tout est prêt à l’emploi.
Où sont-ils distribués ? :
Principalement dans les rues de Lille et plus particulièrement sur Lille-Centre.
Une expérience dans deux Centres des Restos du Cœur et auprès des occupants d’un hôtel réquisitionné sur Lille a aussi été menée pour partie.
Et bien plus encore ? :
J’aurais été insatisfait si je n’avais conçu ce projet que pour distribuer des téléphones. J’ai mis au point une plateforme sms test pour diffuser de l’information. Elle me permettra de diffuser de bons tuyaux aux 50 bénéficiaires de mes packs ICX. A eux d’en faire le tri ensuite de ce qui leur est utile ou pas.
Promouvoir les dispositifs existants plutôt que m’y substituer :
Je préfère orienter les personnes que je rencontre vers l’association ou l’institution qui pourra l’aider dans son projet.
Donner l’idée à d’autres associations :
C’est l’esprit d’un incubateur. J’évalue l’opportunité d’une idée, je la teste, je peux l’amplifier un peu, la recadrer au besoin. J’aimerai bien qu’elles s’approprient mes idées et mes expérimentations.