La Norvège est devenue le premier État de l’OTAN – et le premier État complice de l’arme nucléaire – à s’engager à participer à la première réunion des États parties du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires TIAN. L’engagement a été inclus dans l’accord de coalition du gouvernement, publié le 13 octobre. Le geste de la Norvège rompt la ligne dure contre le TIAN que l’OTAN avait cherché à exercer sur ses États membres, et ouvre la porte aux autres membres de l’alliance pour qu’ils suivent le mouvement.
Un retour au leadership de la Norvège en matière de désarmement nucléaire ?
Les élections norvégiennes de septembre ont conduit à un changement de gouvernement, Jonas Gahr Støre, du parti travailliste, étant élu Premier ministre. Gahr Støre est bien connu des partisans du désarmement nucléaire, puisqu’il a soutenu, en tant que ministre norvégien des affaires étrangères, le processus d’«initiative humanitaire» qui a conduit aux négociations du TIAN.
« Le fait que la Norvège, en tant que premier pays de l’OTAN, confirme qu’elle participera en tant qu’observateur à la première réunion des États parties au traité sur l’interdiction des armes nucléaires, envoie un signal important à nos alliés, à savoir que les armes nucléaires sont inacceptables », déclare Tuva Widskjold, coordinateur du partenaire d’ICAN, ‘ICAN Norvège’.
« Nous attendons du gouvernement qu’il prenne rapidement des mesures pour faciliter le soutien de la Norvège à l’interdiction des armes nucléaires, et qu’il entame des discussions diplomatiques avec d’autres pays de l’OTAN sur la manière dont ils peuvent adhérer ensemble à l’interdiction des armes nucléaires », déclare Lars Egeland, vice-président du partenaire d’ICAN ‘No to Nuclear Weapons’.
La plate-forme du gouvernement indique également qu’il va accroître les efforts de la Norvège en faveur du désarmement nucléaire, prendre l’initiative de se concentrer sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires et collaborer avec les pays au sein et en dehors de l’OTAN pour un monde sans armes nucléaires.
Que signifie la décision de la Norvège pour les autres États de l’OTAN ?
La Norvège aurait déjà subi des pressions de la part des États-Unis pour sa décision d’assister à la réunion des États parties du TIAN. Le gouvernement précédent avait refusé catégoriquement d’observer la première réunion des États parties, qui se tiendra à l’ONU à Vienne du 22 au 24 mars 2022.
« Nous sommes très heureux qu’il y ait désormais une participation norvégienne à la réunion des États parties. Cela attirera l’attention internationale. Nous considérons qu’il est probable que d’autres pays de l’OTAN, comme l’Allemagne et la Belgique, suivent la Norvège et participent en tant qu’observateurs. À long terme, cela pourrait avoir une grande importance pour le traité », déclare Henriette Westhrin, secrétaire générale partenaire d’ICAN ‘Norwegian People’s Aid’