Le conflit OTAN – Russie montre à quel point rien n’a véritablement changé depuis la fin de la seconde guerre mondiale. La vision mercantile, grossière et guerrière dirige toujours le monde. De toutes parts, des informations de propagande nous assurent que tous les belligérants sont garants des droits humains.
A la fin de la seconde guerre mondiale, l’Union Soviétique a satellisé les pays de l’Europe de l’Est.
Sous une autre forme, les USA ont fait de même en Europe de l’Ouest. Les armes nucléaires et les troupes américaines ont été installées chez nous, sans aucun contrôle ou consultation démocratique des états concernés. L’aspect militaire de ces occupations s’est concrétisé avec l’OTAN et le pacte de Varsovie.
En 1962, le gouvernement américain n’a pas toléré la présence de missiles nucléaires russes à Cuba. Cette implantation était une réponse à l’implantation de missiles américains en Turquie et en Europe (Belgique, Hollande, Italie, Allemagne) à partir de 1954, et les soviétiques ont finalement retiré leurs missiles.
Lors de la chute du mur de Berlin et de l’Union soviétique, le pacte de Varsovie a été dissous, mais pas l’OTAN. Cette dernière s’était alors engagée à ne pas s’étendre géographiquement vers l’Est. Cet engagement n’a pas été respecté, avec l’adhésion de nouveaux pays dans l’alliance, notamment : Pologne, Tchéquie, Hongrie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Bulgarie, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Albanie, Croatie, Monténégro, Macédoine du Nord, …
Aujourd’hui, la Russie ne veut pas davantage de bases de l’OTAN à ses portes, dont présage la présence d’un bureau permanent de cette organisation à Kiev. En février 2019, le parlement Ukrainien a modifié la constitution afin de permettre à l’Ukraine de pouvoir rejoindre l’OTAN et l’Union européenne.
Au niveau des enjeux économiques, la mise en service du gazoduc Nord Stream II devant doubler la capacité d’importation de gaz russe vers l’Allemagne et l’Europe, est suspendue depuis novembre 2021, et abandonné depuis février 2022, probablement sous la pression exercée par les États-Unis, qui ne veut pas perdre son hégémonie sur l’Europe de l’Ouest.
Il est bon aussi de se rappeler que les belligérants des deux camps ont souvent soutenus de nombreuses dictatures en Amérique latine, Asie et Afrique, par intérêt économique, sans aucune préoccupation pour les droits humains et la démocratie.
Face à l’attaque guerrière de Poutine, les occidentaux opposent des sanctions économiques et envoient de l’aide logistique (financements, armements, carburants) et de l’aide humanitaire. Assez étonnamment par rapport à d’autres conflits et situations, il y a maintenant de la place et des budgets pour des réfugiés. Ceci témoigne de l’hypocrisie et du manque de constance dans la défense des droits humains.
La Russie a annoncé mettre en état d’alerte son arsenal nucléaire de « dissuasion ». Il serait naïf de croire que les membres de l’OTAN n’ont pas fait de même. Nous voici donc au niveau maximal de risque d’une guerre entre puissances nucléaires. Cette situation est grave et dangereuse pour l’Humanité toute entière. Il faut à tout prix éviter que les crimes contre l’Humanité perpétrés en 1945 à Hiroshima et Nagasaki se répètent à nouveau.
Nous demandons fermement à toutes les parties en présence :
- L’arrêt immédiat des hostilités en Ukraine et le retour au dialogue
- L’arrêt immédiat de toute menace nucléaire irresponsable et dont les conséquences seraient dramatiques pour l’humanité
Dans ce contexte le Parti Humaniste ne peut que rappeler également ce que nous demandons sans relâche depuis de décennies :
- le désarmement nucléaire à l’échelle mondiale,
- le retrait immédiat de toutes les troupes militaires casernées hors de leurs frontières nationales.
- la réduction progressive et proportionnelle de l’armement conventionnel,
- la signature entre pays de traités de non-agression,
- le renoncement par les gouvernements à utiliser les guerres comme moyen de résoudre les conflits.
Ces revendications, si elles avaient été entendues, auraient permis d’éviter aujourd’hui les souffrances que subit la population ukrainienne. Elles permettraient à l’Humanité toute entière de vivre en Paix.
Dans le cas particulier de la Belgique, ces revendications exigent de :
- Quitter l’OTAN
- Exiger le départ du siège de l’OTAN et du SHAPE (Grand Quartier général des puissances alliées en Europe « Supreme Headquarters Allied Powers Europe” hors de nos frontières.
- Exiger le rapatriement immédiat des armes nucléaires américaines présentes à Kleine Brogel.
- Inscrire dans la constitution le renoncement à la guerre pour résoudre les conflits.
- Arrêter la production d’armes de guerre, notamment à la Fabrique Nationale, société dont l’unique actionnaire est la région wallonne.
Ces revendications exigeraient le retour au pays de toutes les troupes « coloniales » encore présentes partout dans le monde. Il faut mettre un terme à toutes ces occupations militaires et ouvrir la voie de la démocratie réelle et du droit à l’autodétermination des Peuples.
Peu de nos dirigeants ayant du courage, et encore moins un projet ambitieux pour l’Humanité, il y a peu de chances que nos demandes soient entendues.
Alors, nous disons aux hommes et aux femmes impliquées dans la guerre : Rentrez chez vous, embrassez votre compagnon, votre compagne, vos parents et vos enfants. Ne collaborez pas à ce massacre. La désobéissance civile et le choix de la non-violence est le seul acte fort et courageux !
Et à tous les autres, de bonne volonté : écrivez, diffusez, descendez dans la rue pour dénoncer toutes les formes de violence.
Dans son ouvrage « Humaniser la Terre », Silo, fondateur de l’Humaniste Universaliste, au chapitre « Le paysage Humain », nous dit :
« Moi, je renonce à tout clan qui proclame un idéal plus haut que la vie et toute cause qui, pour s’imposer, engendre de la souffrance. Ainsi, avant de m’accuser de ne pas faire partie de factions, examine tes mains, pour voir si tu n’y découvres pas le sang des complices. Si tu crois qu’il est courageux de t’engager dans ces factions, que diras-tu de celui que tous les clans assassins accusent de ne pas s’engager ? Je veux une cause digne du paysage humain : celle qui s’engage à dépasser la douleur et la souffrance. »
Elevons nos cœurs !
Pour le Parti Humaniste en Belgique
Gilles Smedts
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https://www.investigaction.net/fr/ukraine-lotan-dans-la-constitution/
Références :
Humaniser la Terre. Silo, Éditions références
