Edition colombienne du livre ‘Journalisme non-violent. Vers une approche humanisante de la communication’ (Periodismo no violento. Hacia un enfoque humanizador de la comunicación), une invitation à produire des informations non violentes et un engagement en faveur d’une communication pacifique.
Par Iñaki Chaves | Pateras al Sur
Publié dans Mundo Obrero le 11 juin 2022
Le monde du XXIe siècle semble être aussi rempli de guerres que l’a été le XXe siècle, même si, bien souvent il ne s’agit pas de conflits armés déclarés, et que ces guerres se déroulent plus avec de la propagande qu’avec des fusillades, et sont contre des structures sociales, les exploitant et les excluant. Ce monde est, comme l’a déclaré Doménico Losurdo, « plein d’une violence qui prétend vouloir éradiquer une fois pour toutes le fléau de la violence. »
Il est nécessaire de dénoncer la violence, de lutter contre les politiques qui permettent ou facilitent la guerre et de promouvoir la construction de la paix. La paix est peut-être l’objectif humain le plus recherché dans l’histoire et le moins atteint. C’est aussi le concept le plus débattu et le moins accepté, car il peut y avoir autant de paix que de personnes, et chaque personne peut avoir sa propre vision de la paix.
Dans cette quête de la paix, les mots sont des armes puissantes, qui guérissent presque autant qu’ils blessent. Ils peuvent être des fenêtres qui s’ouvrent sur des vues différentes des multiples réalités du monde ou des poignards qui s’enfoncent dans l’imaginaire et conditionnent les manières de comprendre le monde. Les mots peuvent à la fois construire la paix et provoquer la guerre.
Et les professionnels des médias en savent long sur les mots, sur l’écriture et sur la narration, et ils devraient assumer, en même temps que les entreprises de médias, leur rôle dans la construction de la paix. Le livre ‘Journalisme non-violent. Vers une approche humanisante de la communication’ est une invitation à produire des informations non violentes et un engagement en faveur d’une communication pacifique.
L’édition colombienne du livre a été publiée en juin 2022 par l’agence de presse internationale Pressenza, dont certains membres sont les auteurs du contenu, par FES Comunicación et par ediciones desde abajo, trois entités qui aiment partager les connaissances et les offrir au public de la manière la plus accessible possible. Le texte présente « les fondements et les principes, les outils et les suggestions qui pourraient configurer une approche non violente de la communication et du travail journalistique » : Il est préfacé par María Cristina Mata et accompagné d’une note d’Iñaki Chaves pour cette édition en Colombie.
Il s’agit d’un livre intentionnel qui prend position pour la paix, qui n’accepte pas la violence comme “normale” et qui croit qu’une vision humanisante de la réalité est nécessaire pour contrecarrer la force de la violence exercée par certains secteurs de la politique, de l’économie et des médias.
En Colombie, cette révision de la production journalistique avec une approche humanitaire est inéluctable; d’où la nécessité et l’importance de ce type de plan d’action ou de manuel pour comprendre et mettre en pratique le journalisme non violent. Un travail qui « cherche des choses simples et directes, mais pas toujours faciles, pour construire un autre type de communication et un autre type de journalisme qui s’appuient sur les bases sociales comme sources d’information; qui remettent en question ce que nous racontons et comment nous le faisons; qui s’éloigne de l’homogénéisation causée par la doctrine dominante; qui ne simplifient ni ne réduisent la valeur des contextes et qui recherchent et rapportent des expériences, des projets et des nouvelles qui n’exaltent pas la violence mais plutôt la diversité et la créativité des autres mondes à l’intérieur de celui-ci ».