Une collection de termes fréquemment utilisés pour les activités éducatives scolaires. Ces définitions, expliquées dans un langage accessible et avec quelques exemples, peuvent nous aider à clarifier certains concepts importants sur la paix, la non-violence et le bon traitement. Les termes mis en évidence dans les définitions ont leur propre entrée dans le glossaire.
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Agressivité
Ensemble d’émotions et de comportements qui se manifestent par une hostilité envers les autres et une tendance à leur faire du mal. L’agressivité peut être de faible intensité (mauvaise humeur) ou conduire à des formes extrêmes de violence (crime). Dans de nombreux cas, l’agression est une réaction à des émotions qui nous mettent mal à l’aise et que nous ne pouvons pas contrôler, comme la colère, la peur, la frustration ou la tristesse. Pour prévenir et contrôler ce type d’agression, il est important de développer l’honnêteté émotionnelle, l’empathie et les compétences sociales. Dans d’autres cas, l’agression est instrumentale et est utilisée comme une arme pour atteindre nos objectifs contre d’autres personnes. Dans ces cas, l’éducation éthique aux valeurs, la connaissance des droits d’autrui et le développement de compétences en matière de négociation et de résolution pacifique des conflits sont importants.
Assertivité
L’affirmation de soi est la capacité de défendre ses droits, ses intérêts et ses opinions sans nuire aux autres. Lorsque nous nous affirmons, nous ne nous laissons pas entraîner par les autres, mais nous ne cherchons pas non plus à nous imposer à eux : c’est un juste milieu entre la soumission et l’agressivité. Par exemple : Luis veut utiliser mon marqueur et je lui dis que je ne le laisserai pas l’utiliser parce que je l’utilise et qu’il devra me le demander plus tard. La réaction de soumission serait de le laisser faire, même si je suis incapable de poursuivre ma tâche, et la réaction d’agression serait de lui dire de me laisser tranquille, qu’il est une nuisance, et d’aller chercher ses propres marqueurs.
Autocontrôle
La capacité que nous avons d’empêcher nos émotions de nous amener à nous comporter de manière extrême, inappropriée ou nuisible pour les autres ou pour nous-mêmes. La maîtrise de soi ne consiste pas à nier ou à ignorer nos sentiments, mais à être capable de coexister avec eux tout en respectant les émotions des autres.
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Bon traitement
La bientraitance (ou « bon traitement ») est le contraire de l’abus, mais pour qu’il y ait bientraitance, il ne suffit pas qu’il n’y ait pas d’abus. La bientraitance exige que nous fassions l’effort de respecter les autres, d’être gentils avec eux et d’essayer de les soutenir lorsqu’ils en ont besoin.
Coexistence
La coexistence est la capacité des êtres humains à vivre avec d’autres personnes ou êtres vivants en paix et en harmonie. Pour pouvoir vivre ensemble avec les autres, nous devons tenir compte de l’environnement, des besoins des autres et de nos propres attentes. D’autres mots liés à ce terme sont « cohésion sociale » ou « tolérance sociale ».
Confiance
La confiance est la confiance que nous avons en nous-mêmes ou en d’autres personnes. La confiance nous permet de construire des réseaux d’amis, de membres de la famille et de personnes proches dont nous savons qu’ils ne nous feront pas de mal et que nous ne leur en ferons pas. La confiance est nécessaire pour la coexistence. Lorsque nous avons confiance en nous-mêmes et en nos capacités, nous parlons de confiance en soi.
Conflit
Situations dans lesquelles les intérêts de deux ou plusieurs personnes ou groupes sont en confrontation. Les conflits sont inévitables et font partie intégrante de la vie : nous pouvons être en conflit avec les autres (je veux aller au parc et mon ami à la piscine) ou avec nous-mêmes (je veux aller au parc mais je veux aussi aller à la piscine). Un conflit n’est pas synonyme de violence : les conflits peuvent être résolus pacifiquement par l’analyse de la situation, le dialogue, la négociation, la coopération...
Convention sur les Droits de l’enfant
Un ensemble de normes internationales qui décrivent les obligations des États en matière de droits de l’enfant dans le monde. La convention, une fois ratifiée par un État, fait partie de ses lois et implique des responsabilités pour toutes les institutions et tous les individus, y compris les écoles, les enseignants et les enfants eux-mêmes. L’un des droits consacrés par la Convention est le droit à la protection contre toutes les formes de violence, ce qui inclut non seulement les traitements clairement inhumains, cruels ou dégradants, mais aussi toutes les formes d’atteinte ou d’abus physiques ou mentaux, y compris les formes de mauvais traitements telles que la négligence, les châtiments corporels ou les brimades.
Coopération
Une stratégie pour atteindre des résultats et des objectifs qui favorisent deux ou plusieurs individus ou groupes. La coopération exige que les gens travaillent ensemble, prennent la responsabilité d’atteindre des objectifs communs et recherchent des solutions mutuellement bénéfiques.
Colère
La colère est l’une des émotions humaines. Nous ressentons de la colère lorsque nous sommes frustrés, irrités ou effrayés par quelque chose, et parfois aussi lorsque nous ne comprenons pas quelque chose. Ressentir de la colère est normal, mais ne pas être capable de la contrôler, la laisser se transformer en violence, est mauvais pour nous et pour les autres.
Culture de la paix
La culture de la paix est une façon de vivre ensemble et de percevoir le monde et les relations humaines au sein d’un groupe, fondée sur la non-violence et la prévention des conflits. Elle cherche à comprendre les causes des problèmes afin de les résoudre par le dialogue et la négociation. La culture de la paix promeut des valeurs, des attitudes et des comportements qui doivent être partagés et promus par une majorité de personnes dans un groupe ou une société afin de parvenir à une coexistence non violente.
Culture de la violence
C’est le contraire d’une culture de la paix. Si une culture de la violence existe au sein d’un groupe ou d’une société, la réponse violente au conflit est considérée comme naturelle, normale et même la seule façon possible de traiter les problèmes. Il s’ensuit une escalade de la violence, qui peut aggraver la situation ou la résoudre au détriment des membres les plus vulnérables du groupe. La culture de la violence peut être renforcée ou contrecarrée par l’éducation, les médias, la langue, l’idéologie, l’art, la loi et d’autres éléments sociaux.
Cyber-violence
La cyber-violence est l’ensemble des agressions qui se produisent par le biais des canaux numériques ou qui sont publiées sur ceux-ci. Les médias les plus courants sont les réseaux sociaux et les sites web et blogs, où une personne ou un groupe agit en tant qu’agresseur ou complice, pour attaquer, menacer, abuser, insulter, intimider une autre personne ou un autre groupe, qui seraient les victimes. Dans certains cas, la cyber-violence entre enfants et adolescents perdure parce que l’agresseur n’est pas en mesure d’évaluer l’impact négatif de son comportement, la distance ou le temps l’empêchant de voir la souffrance réelle de la victime. Certaines formes de cyberviolence sont la cyberintimidation, le harcèlement, la cyberintimidation, le grooming ou la sextorsion.
> > d-e
Discrimination
La discrimination est le comportement d’une personne, d’un groupe ou d’une institution à l’égard d’autres personnes, par lequel elle limite leur accès à certains de leurs droits, tels que l’éducation, le travail, l’assistance juridique, les soins de santé, etc. Il existe de nombreuses formes de discrimination : l’âge, le sexe, l’origine, l’orientation, la religion, la couleur de peau, les raisons économiques… Selon l’échelle d’Allport, les degrés de discrimination sont, du plus léger au plus grave : l’antagonisme verbal (dire du mal des autres), l’évitement, l’exclusion, l’attaque physique et l’extermination. Même les formes les plus légères de discrimination constituent une atteinte aux droits de l’homme.
Empathie
L’empathie est la capacité de se mettre à la place de l’autre et de comprendre une situation de son point de vue. L’empathie permet d’instaurer la confiance et est importante pour la résolution pacifique des conflits.
Escalade de la violence
Une situation dans laquelle un malentendu ou un acte d’agression conduit à une escalade de la violence, entraînant des dommages plus graves que l’incident initial. L’escalade de la violence est souvent alimentée par des émotions qui échappent à tout contrôle, comme la colère, la frustration ou la peur. L’extrême d’une escalade de la violence serait une guerre totale. Face à l’escalade de la violence, il est important de connaître des stratégies de résolution pacifique des conflits et d’utiliser l’empathie pour calmer les émotions.
> > h-n
Honnêteté émotionnelle
L’honnêteté émotionnelle est la capacité de reconnaître nos propres émotions. Nous sommes libres de partager ou non ces émotions avec les autres ou d’éviter de les exprimer en public si nous ne le jugeons pas approprié, mais nous devons les reconnaître intérieurement afin d’éviter les malentendus, de développer notre empathie et d’éviter les situations potentiellement violentes.
L’honnêteté émotionnelle est quelque chose qui mûrit avec le temps mais qui doit être exercée dès la petite enfance. Un exemple : ma meilleure amie a passé l’après-midi à parler à une nouvelle fille en classe et je me sens mal, je sais que je suis un peu en colère parce que je pense qu’elle « m’ignore » et cela me rend triste. Je décide de ne pas montrer ma colère car la nouvelle fille n’est pas responsable de ce qui m’arrive et je ne veux pas que mon amie sache que je suis jalouse. Comme je ne suis pas de bonne humeur en ce moment, je vais attendre un peu pour parler à mon amie et voir si elle veut jouer à un jeu et que nous pouvons nous amuser.
Inclusion
L’inclusion est une façon de vivre ensemble en partant du principe que tous les membres d’un groupe sont égaux en droits et apportent une contribution précieuse, même s’ils ont des capacités, des idées, des origines ou des caractéristiques personnelles différentes. C’est le contraire de l’exclusion et de la discrimination et, bien qu’elle ressemble à l’intégration, ce n’est pas la même chose car dans l’intégration, on suppose qu’il existe un groupe ou un système dominant auquel certaines personnes s’adaptent, alors que dans l’inclusion, le groupe se forme à partir des caractéristiques de ses membres et se développe grâce aux contributions de tous.
Incompréhension
Une situation dans laquelle nous interprétons mal les paroles, le comportement, les sentiments ou les intentions d’autrui, ou dans notre évaluation d’une situation. Les malentendus génèrent de nouveaux malentendus et peuvent conduire à des situations contrariantes ou nuisibles pour les autres ou pour nous-mêmes, comme l’escalade de la violence.
Médiation
Stratégie de résolution pacifique des conflits par laquelle une personne ou un groupe intervient dans un conflit entre deux autres personnes ou groupes et en facilite la résolution. Le médiateur a une position neutre dans le conflit et utilise une série de stratégies et d’outils qui permettent aux parties en conflit de coopérer plus facilement, de trouver un accord et d’adopter une solution durable.
Non-violence
Une forme de coexistence qui rejette la violence sous toutes ses formes, que ce soit comme moyen ou comme fin. La non-violence reconnaît l’existence de conflits et s’efforce de les prévenir et de les résoudre pacifiquement, en cherchant des moyens de réduire l’injustice. La non-violence est la base d’une culture de la paix.
> > p-s
Paix
La paix est généralement comprise comme l’absence de guerre (paix négative), mais cette façon d’envisager la paix est limitée car elle se concentre uniquement sur le visible, sans tenir compte des injustices et des iniquités qui peuvent se produire sous le couvert de la paix. Cette approche nous conduit à perpétuer la violence. Une autre façon de comprendre la paix est la « paix positive », qui se concentre sur l’engagement de tous les membres d’une société et des institutions à construire une coexistence non violente au quotidien. La paix positive est fondée sur l’équité et le respect des droits de l’homme.
Préjugés
Les préjugés sont un mode de pensée par lequel nous percevons les autres, évaluons leur comportement ou agissons à leur égard sur la base d’idées préconçues et de stéréotypes les concernant et non parce que nous savons réellement comment ils pensent, ressentent et agissent. Les préjugés sont mauvais pour les autres et pour nous-mêmes, car ils nous empêchent de connaître réellement les gens et nous empêchent d’établir des relations avec eux. Par exemple : « Je ne vais pas parler à Maria parce qu’elle est jolie et que je suis sûr qu’elle est coincée et antipatriotique » ou « Je ne vais pas aider Luis parce qu’il est vieux et devrait être capable de résoudre ses problèmes tout seul ».
Protection
La protection est l’un des droits des enfants. Il se fonde sur les soins dont tous les enfants et adolescents ont besoin pour se développer et être heureux. L’environnement protecteur des enfants est le réseau que la famille, l’école, les amis, les institutions et les autres enfants forment autour d’une personne pour prévenir les dangers potentiels ou agir pour l’aider lorsqu’ils se produisent.
Réconciliation
Processus par lequel deux personnes ou groupes précédemment opposés dans un conflit mettent fin à la confrontation, acceptent la solution adoptée et parviennent à un accord de coexistence pacifique. Dans le langage courant, il s’agirait de « faire la paix ». Tous les conflits n’ont pas besoin d’un processus de réconciliation, seulement ceux où il y a eu de l’hostilité.
Résolution pacifique des conflits
Le processus par lequel nous trouvons des solutions non violentes aux problèmes auxquels nous sommes confrontés dans notre vie quotidienne. Le processus de résolution comporte une première phase d’identification et d’analyse du problème, afin de savoir à quoi nous sommes confrontés et d’identifier la cause du conflit, une deuxième phase de modélisation, qui tient compte des relations, du contexte et d’autres variables susceptibles d’influencer les différentes solutions alternatives, et une dernière phase de prise de décision et d’évaluation du résultat. Il est important d’évaluer les options et les parties doivent choisir la solution qui leur permet de coopérer l’une avec l’autre pour obtenir des avantages mutuels et maintenir leur relation.
Respecter
Le respect est la valeur que nous accordons aux autres, la considération que nous leur accordons et le regard que nous portons sur leur dignité. Le respect des autres est nécessaire à la coexistence pacifique : il favorise l’empathie et l’inclusion et prévient la discrimination.
Soin
Le soin est une façon d’agir, avec intérêt et attention, pour que les choses se passent le mieux possible. Nous pouvons prendre soin de nous-mêmes, des autres personnes, des êtres vivants ou des choses. Lorsque nous prenons soin des autres, notre objectif est de veiller à ce qu’ils se portent bien et ne subissent aucun préjudice. La sollicitude fait partie du droit à la protection de chaque enfant.
Stéréotype
Les stéréotypes sont des généralisations sur le monde qui nous entoure, qui nous aident à le comprendre avec moins d’efforts. Bien qu’ils puissent être pratiques, ils ne sont pas toujours utiles. Par exemple, si nous disons « tous les oiseaux volent », nous oublions que les pingouins ou les autruches ne peuvent pas voler, ou si nous disons « les déserts ont toujours du sable », nous oublions qu’il existe des déserts de sel, de roche ou de neige. Les stéréotypes sur les personnes sont à la base des préjugés et de la discrimination. Les stéréotypes peuvent avoir des effets particulièrement négatifs lorsqu’ils se rapportent à des individus ou à des groupes sociaux, même s’ils font référence à des qualités positives, car ils limitent les caractéristiques et les valeurs des personnes à des généralités sur leur origine, leur culture ou leur physique, conditionnant leur relation avec les autres. Par exemple : « les Brésiliens sont de bons footballeurs » ou « les blondes sont belles ».
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Triangle de la violence
La violence peut être représentée comme un triangle à trois sommets : la violence directe, qui est visible et peut être facilement identifiée dans notre vie quotidienne dans des comportements tels que les insultes, les bagarres ou les crimes ; la violence culturelle, qui n’est pas évidente parce qu’elle est basée sur des attitudes (telles que l’indifférence, la passivité, la discrimination, les préjugés…) et qui encourage les gens à considérer la violence comme quelque chose de naturel, d’inévitable et même de nécessaire ; et la violence structurelle, qui est également invisible et est considérée comme la pire des trois, car elle fait référence à l’ensemble des structures (politiques, économiques, sociales, culturelles, etc.) et qui encourage les gens à considérer la violence comme quelque chose de naturel, d’inévitable et même de nécessaire ; et la violence structurelle, qui est également invisible et est considérée comme la pire des trois car elle fait référence à l’ensemble des structures (politiques, économiques, juridiques, éducatives, de classe…) qui permettent aux injustices sociales et aux violations des droits de l’homme d’exister. Cette théorie a été développée par le sociologue norvégien Johan Galtung.
Tribalisme
Le tribalisme est un concept utilisé en anthropologie pour définir les comportements, les attitudes et les valeurs qui font que certaines personnes ou certains groupes ont une identité propre si forte qu’ils se considèrent comme distincts et étrangers aux autres personnes ou groupes. Le tribalisme est à l’origine de formes de discrimination telles que le racisme, le machisme, l’homophobie, l’antisémitisme, l’aporophobie, le classisme ou l’islamophobie, parmi bien d’autres. Le tribalisme est étroitement lié à la culture de la violence, car il encourage un mode de pensée dans lequel les « autres » ne méritent pas les mêmes droits que « nous ».
Violence
L’utilisation de la force pour atteindre un but, pour s’exprimer ou pour s’imposer à d’autres contre leur volonté. La violence peut être physique ou psychologique, elle peut concerner des situations ou des relations, et elle peut être fondée sur nos émotions ou n’être qu’un moyen d’arriver à nos fins. Les formes extrêmes, incontrôlées ou injustifiables d’agression sont communément appelées violence.
Source en espagnol : https://www.unicef.es/sites/unicef.es/files/recursos/unicef-educa-ase–glosario-paz-no-violencia.pdf