Dans la procédure qui doit répondre à la demande faite au Royaume-Uni d’extrader Julian Assange vers les États-Unis, la justice britannique a rendu, le 4 janvier, un premier verdict qui refuse cette extradition.
Un appel contre ce verdict est en cours depuis le 15 janvier.
Depuis plus de dix années maintenant, Julian Assange n’a plus connu la liberté que ce soit enfermé dans les prisons britanniques, en résidence surveillée ou à l’ambassade d’Équateur, où il a pu vivre sous la protection de l’asile politique, mais empêché de sortir par la surveillance sans relâche de la police britannique.
Très concernés par les violations des droits humains, civils et politiques fondamentaux de Julian Assange et le précédent que sa persécution crée, des membres du parlement fédéral ont décidé d’envoyer une lettre (en annexe) à des membres du gouvernement britannique,
- Boris Johnson, premier Ministre
- Robert Buckland, secrétaire d’État à la justice
- Dominic Raab, secrétaire d’État aux affaires étrangères
- et Priti Patel, secrétaire d’État à l’intérieur,
pour leur faire part de leur inquiétude.
Dans cette lettre, si les parlementaires saluent le refus de l’extradition d’Assange vers les États-Unis où il risquerait une incarcération dans des conditions extrêmement dures, ils s’inquiètent cependant du fait que le verdict reconnaisse les motivations de l’accusation qui considère la publication par WikiLeaks de documents révélant des crimes de guerre comme de l’espionnage.
Ils soulignent que la poursuite d’Assange par les États-Unis est politiquement motivée et doit être reconnue comme telle.
Les parlementaires réaffirment que la publication d’informations dans l’intérêt du public est la base de la liberté des médias, un fondement de la liberté de la presse. Les faits qui sont reprochés à Julian Assange relèvent du travail des journalistes et sa condamnation constituerait un précédent portant atteinte à ces libertés, liberté de la presse et droit à l’information.
Enfin la lettre demande au gouvernement britannique d’agir conformément au droit national, européen et international, aux droits de l’homme et à l’État de Droit en évitant d’aider davantage les États-Unis à poursuivre Julian Assange, en mettant fin à la procédure d’extradition et en rendant immédiatement la liberté à Julian Assange.
La lettre est signée par des parlementaires de différents groupes,
- Ben Achour Malik, membre du Parlement fédéral belge, PS
- Boukili Nabil, membre du Parlement fédéral belge, PTB
- Cogolati Samuel, membre du Parlement fédéral belge, Ecolo-Groen
- De Smet François, membre du Parlement fédéral belge, DéFI
Cette lettre a également reçu le soutien de plusieurs associations de la société civile et de sections syndicales.
- Ander Europa, Michiel Herman
- Actrices et acteurs des temps présents, Gratoir Sébastien
- Agir pour la Paix, Peraya Jérôme
- Attac Brussels 1, Cols Jean-Claude, Flinker Jean
- Attac Brussels 2, Pauporté Christine
- Attac Wallonie Bruxelles, Gobry Alexandre, Pagnoule Christine
- Belgium4assange, Molitor Marc, Vielle Pascale
- CADTM Belgium, Betavatzi Eva, Toussaint Eric, spokesperson
- Centrale Générale des Services publics – Administrations Locales et Régionales de Bruxelles, Di Martinelli Muriel, General Secretary
- CNAPD, Legros Samuel
- Comité Free.Assange.Belgium, Brognon Monique, Deprez Marie France
- European Federation of Journalists (EFJ), Gutiérrez Ricardo, General Secretary
- Fédération Générale des Travailleurs de Belgique de Bruxelles, Ceulemans Estelle, General Secretary
- International Federation of Journalists (IFJ), Bellanger Anthony, General Secretary
- Investig’action, Collon Michel
- Ligue des Droits humains, Perrouty Pierre-Arnaud et Venet Olivia, copresidents.
- POUR.PRESS, Savestre Christian
- Progress Lawyers Network, Stein Olivier
- Vrede vzw , De Brabander Ludo, spokesperson
Ont également joint leur signature à titre personnel :
- Gelin Romain, membre du « Groupe de recherche pour une économie alternative » (Gresea)
- Willems Martin, « Confédération des Syndicats Chrétiens (CSC) », « United Freelancers »
Cette lettre a été envoyée à une date proche de l’anniversaire de la publication, en 2016, par un groupe de travail de l’organisation des Nations unies d’un avis considérant la détention d’Assange comme arbitraire (https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=17012). Cela fait donc dix ans qu’Assange se trouve en détention arbitraire.