RENCONTRE INTERNATIONALE

DE PARLEMENTAIRES

DE DIVERS PAYS DU MONDE SUR

« LIBÉRONS L’EAU DE LA BOURSE »

Ce 22 mars, journée mondiale de l’Eau, nous étions 35 député-e-s et sénateurs/trices venant de divers pays du monde :

Belgique, Cameroun, Chili, Egypte, France, Italie, Liban, Mexique, Nicaragua, Palestine, Portugal, Québec, Sénégal, Togo (*), Tunisie, Uruguay, Venezuela.

(*) Sous réserve de confirmation définitive le 26 mars. Ne sont pas mentionnés les parlementaires d’Argentine, Brésil, Burkina Faso, qui avaient donné leur disponibilité pour participer à la rencontre mais, pour des raisons différentes, ont été empêchés et n’ont pas pu se prononcer sur la résolution politique.

Nous nous sommes réuni-e-s, à l’initiative de l’Agora des Habitants de la Terre et d’un groupe de membres du Parlement européen (MPE) pour examiner et prendre une position libre et claire face aux inacceptables et inadmissibles atteintes :

  • au droit universel à l’eau :

      2,1 milliards de personnes sans accès à l’eau potable en quantité et qualité suffisantes pour la vie et 
      4,4 milliards sans accès aux services sanitaires de base 

  • à l’eau en tant que patrimoine, bien commun de l’humanité et de toutes les espèces vivantes de la Terre

       La marchandisation, la privatisation et la monétisation de l’eau et des services hydriques   essentiels pour toutes les communautés de vie de notre Planète ont eu pour conséquences :

– de polluer les nappes phréatiques et les mers contaminant aussi gravement la santé des populations,

– d’assécher des centaines et centaines de fleuves, de lacs, de zones humides,

– de dévaster les forêts et d’augmenter la désertification obligeant des dizaines de millions de paysans et d’agriculteurs à abandonner leurs terres.

  • à la sécurité hydrique pour tous les habitants de la Terre (toutes espèces vivantes)

La raréfaction croissante de l’eau, surtout qualitative, touche toutes les régions du monde. La pénurie est une réalité globale et l’on prévoit qu’en 2050 40% des besoins vitaux en eau ne pourront pas être satisfaits. Apparemment, cela n’inquiète pas particulièrement les dirigeants mondiaux, au-delà de la rhétorique.

Extraordinaire, alors qu’au sein des groupes sociaux au pouvoir à travers le monde on parle, concernant l’eau, de marchés de l’eau, de concurrence mondiale, d’investissements rentables, de technologies salvatrices, d’accès à l’eau à prix abordable, nous, nous avons parlé de la sacralité de l’eau et de la vie, des droits des peuples indigènes, de la reconnaissance juridique des fleuves, des lacs et des zones humides ainsi que de responsabilités collectives.

La joie de se rencontrer a été évidente. Nous ne nous étions jamais rencontrés auparavant. Nous sommes heureux de l‘avoir fait. Nous avons pu souligner, brièvement, les situations critiques de l’eau dans nos pays et dénoncer l’accaparement, la prédation et la contamination de l’eau par des entreprises globales de services collectifs jadis publics, les industries agro-chimiques et les industries extractives (pétrole, gaz, minerais, …). Elles sont toutes étroitement liées à la domination toujours croissante des intérêts de la finance globale privée, spéculative à très haute vitesse (au millième de seconde voire beaucoup plus) et de plus en plus dissociée de l’économie réelle, c‘est-à-dire des droits des citoyens et des peuples et des responsabilités des communautés humaines.

Notre assemblée est le début d’un travail commun de longue haleine. Ainsi, dans cet esprit et fortifiés par cette rencontre plurielle, nous, parlementaires de l’assemblée du 22 mars avons adopté la RÉSOLUTION POLITIQUE qui suit :

  • Nous affirmons que la définition de la valeur de l’eau et de la vie ne doivent plus être laissées aux mains de la Bourse, aux intérêts spéculatifs des opérateurs financiers, industriels et marchands.

La santé de milliards d’êtres humains et de la vie de la Planète n’est pas une ressource au service de la finance.  La tâche et l’obligation de définir la valeur de la vie appartiennent aux citoyens directement et à leurs elu-e-s

  • Nous revendiquons et exigeons la réalisation de quatre initiatives fondamentales pour lesquelles nous exprimons notre engagement en tant que parlementaires :
  1.  L’ABOLITION IMMÉDIATE DE LA PART DES GOUVERNEMENTS DES ÉTATS SOUVERAINS DE L’OUVERTURE, DÉCIDÉE PAR LA BOURSE DE CHICAGO, DES MARCHES DES PRODUITS DÉRIVÉS AUX TRANSACTIONS FINANCIÈRES SUR LES CONTRATS A TERME SUR L’EAU
  2. L’ARRÊT DE LA MONÉTISATION DE LA NATURE IMPOSÉE PAR LA BOURSE DE NEW YORK QUI A DÉCIDÉ DE CRÉER UNE NOUVELLE CLASSE D’AVOIRS FINANCIERS CONCERNANT TOUS LES ÉLÉMENTS DU MONDE NATUREL (d’où l’inacceptable création des Natural Assets Corporations)
  3. LA CRÉATION D’UN COMITE MONDIAL DES CITOYENS POUR LA SÉCURITÉ HYDRIQUE MONDIALE
  4. LA CONVOCATION, PAR INITIATIVE PARLEMENTAIRE, D’UNE CONFÉRENCE MONDIALE EN 2025 POUR LA DEFINITION ET L’APPROBATION IMPERIEUSES D’UN NOUVEAU SYSTEME FINANCIER COOPERATIF MONDIAL RESPONSABLE, ET NON PAS PREDATEUR DE LA VIE DE LA TERRE

Nous invitons nos collègues et les citoyen-ne-s qui partagent nos propositions à nous rejoindre dans cette importante mobilisation pour le devenir commun de notre vie.

 

Les parlementaires signataires (en ordre alphabétique)

Molgah ABOUGNIMA : députée de l’Assemblée nationale (Togo)

– Salmana AMADOU ALI : député de l’Assemblée nationale (Cameroun)

Betina ARBIZU MEDINA : députée à l’Assemblée nationale (Nicaragua)

Maria ARENA : députée du Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen (UE)

Benoît BITEAU : député du Groupe des Verts / Alliance libre au Parlement Européen (UE)

Marc BOTENGA : député du Groupe de gauche GUE / NGL au Parlement Européen (UE)

Alexandre BOULERICE : Député du Nouveau Parti Démocrate du Québec (Canada)

Fabio Massimo CASTALDO : député non inscrit au Parlement Européen (UE)

Luis Augusto Romero CARABANO : député du Parlement du Parlatino (Venezuela)

Haitham Abouelezz ELHARIRI : député du Parlement (Égypte)

Sahar FAHD KAWASMESH : députée du Parlement (en suspension)  (Palestine)

Elena FATTORI : sénatrice du Groupe Sinistra Italia (Italie)

– Ali FAYYAD : député du Parlement (Liban)

Andres FONTECILLA : député à la Chambre des Communes du Parti du Québec Solidaire (Canada)

Gilberto Jésus GIMENEZ PRIETO : député du Parlement du Parlatino (Venezuela)

Arling Alonso GOMEZ : députée et 1ère Vice-présidente à l’Assemblée nationale (Nicaragua)

El Adji IBRAHIMA SALL : député du Parlement (Sénégal)

Mabrouk KOURCHIB : député du Parlement (Tunisie)

Raymonde Kayi LAWSON : députée de l’Assemblée nationale (Togo)

Enzo MALAN : député du Groupe Partido Frente Amplio (Uruguay)

Marisa MATIAS : députée du Groupe de gauche GUE / NGL au Parlement Européen (UE)

Rossela MURONI : députée du Groupe Green Italia au Parlement italien (Italie)

Paola NUGNES : sénatrice du Groupe Sinistra Italia (Italie)

Mathilde PANOT : députée du Groupe de la France Insoumise à l’Assemblée nationale (France)

Jorge PIZARRO : président du Parlatino (Chili)

Juan Martin RODRIGUEZ : secrétaire général du Parlatino (Uruguay)

Monique PAUZE : députée du Bloc Québécois à la Chambre des Communes du Québec (Canada)

Loïc PRUD’HOMME : député du Groupe de la France Insoumise à l’Assemblée nationale (France)

Daniel SALMON : sénateur du Groupe Ecologistes-Solidarité et Territoire EST, membre du parti EELV (France)

Sophie TAILLE-POLIAN : sénatrice du Groupe Ecologistes-Solidarité et Territoire EST, membre du Parti Génération.S (France)

Katia TCHALA : députée de l’Assemblée nationale (Togo)

Margarita VALDEZ : sénatrice de la République (Mexique)

Carlos VARELA NESTIER : député du Parlement (Uruguay)

Najah WAKIM : député du Parlement et actuellement président du Mouvement du Peuple (Liban)

Timoteo de Jésus ZAMBRANO GUEDEZ : député du Parlement du Parlatino (Venezuela)

 

Ont également signé en représentation de l’Agora des Habitants de la Terre : Marcos PS ARRUDA (Brésil), Alassane BA (France/Sénégal), Martine CHATELAIN (Québec-Canada), Alain DANGOISSE (Belgique), Armando DE NEGRI (Brésil), Pierre GALAND (Belgique), Mélissa GINGREAU (France), Luis INFANTI DE LA MORA (Chili), Elena MAZZONI (Italie), Christine PAGNOULLE (Belgique), Riccardo PETRELLA (Belgique) Stefano Squarcina (Italie)

et de Transform.europe : Roberto MOREA et Roberto MUSACCHIO

Les personnes mentionnées ont activement participé à l’organisation de la rencontre

 

Vous pourrez retrouver très prochainement l’ensemble des interventions lors du webinaire du 22 mars sur le site : https://agora-humanite.org/