Le Président Boric a donné ce jour son premier discours public devant le Congrès chilien, venant en renfort d’une accumulation d’actions historiques et annonçant des mesures économiques et de sécurité, ainsi que des réformes fiscales et des régimes de pensions.
Ce discours reposait sur 5 axes : les droits sociaux, une meilleure démocratie, justice et sécurité, une croissance inclusive et l’environnement.
Son discours éloquent a duré deux heures et vingt minutes, comprenant aussi une brève référence au processus constitutionnel. « Nous avons choisi de résoudre les différences avec plus de démocratie, pas moins, » a-t-il déclaré.
Il a décrit la réforme des pensions, garantissant que les acquis individuels seront respectés. Il a aussi parlé de l’annulation de la CAE et de la dette de l’éducation, qui seront mises en œuvre après la réforme fiscale.
Au sujet du conflit dans la Macrozone sud, Gabriel Boric a réitéré sa formule pour arriver à la paix, centrée sur le dialogue, le respect et le droit.
Au sujet des droits humains, il a assuré « poursuivre sans relâche la recherche des disparus, » sous les applaudissements. Il a aussi annoncé une table ronde en vue d’indemniser les victimes des troubles sociaux, avec pour coordinatrice la sénateur Fabiola Campillai.
Sur les questions de la sécurité, le Président a annoncé un projet visant à « une interdiction totale de possession d’armes. » « Je ressens une responsabilité historique de consolidation du processus de changement dans la paix, » a conclu M. Boric.
Soulignons ci-dessous les phrases les plus notables :
« Nous sommes face à une opportunité historique. Et je suis certain que nous accomplirons cette tâche. Vive notre peuple, vive le Chili, » mots par lesquels il a conclu son discours.
« Je ferai tout ce qui sera possible pour qu’à la fin de mon mandat, nous puissions dire que le Chili est un pays plus juste, plus digne et plus heureux. »
« Dans ce discours, mon premier message au Congrès réuni, je ressens un fort et inéluctable sens de responsabilité historique pour consolider la paix et la tranquillité, ce processus de changement. Il se trouve beaucoup trop d’injustices et d’abus que nous devons laisser derrière nous. Mais il existe aussi de grands espoirs, un grand potentiel et beaucoup d’opportunités. »
« Notre politique étrangère sera turquoise, avec un aspect « vert » de protection de la biodiversité et un aspect « bleu » de protection des océans. »
« L’eau doit être un bien public et pas un commerce qui ne profite qu’à un petit nombre. »
« L’un des piliers de notre programme gouvernemental était la création d’une société nationale du lithium. Nous réaffirmons cet engagement. Nous allons créer une compagnie nationale du lithium. »
« Je voudrais insister sur le plan national de développement du rail, qui reflète un désir transversal historique dans notre pays, qui consistera en un réseau ferroviaire étendu au Chili. » « Le Chili mérite de retrouver sa tradition ferroviaire. » « Depuis cette ville portuaire, j’annonce que j’ai déjà demandé à notre ministre des transports, non plus des diagnostics, mais de commencer à agir sérieusement et faire de la liaison ferroviaire entre Valparaiso et Santiago une réalité. »
« L’armement ne sera pas toléré dans notre pays. Et c’est pourquoi notre programme « Moins d’armes, plus de sécurité » propose la limitation radicale de leur accès légal. Je demande à cet honorable congrès son plein soutien pour adopter une loi nous permettant d’aller vers une interdiction totale de la possession d’armes. » « Je sais que certaines personnes n’approuvent pas ce que je dis, mais nous avons vu ce qui se passe dans d’autres pays. Ne laissons pas cela se produire au Chili. »
« Durant les troubles sociaux, nous avons vécu la pire crise des droits humains des 30 dernières années. Plusieurs institutions nationales et internationales ont rapporté l’existence de graves abus et violations des droits de l’homme, qui ont laissé une marque de douleur, que nous Chiliens, devons assumer et indemniser. » « Nous avons présenté un Agenda Complet pour la Vérité, le Justice et la Réparation pour les victimes, dans le contexte des troubles sociaux, ce qui inclut la reformulation des programmes de santé pour les victimes et l’augmentation des pensions. »
« Nous œuvrons à la protection des journalistes et travailleurs de la communication, afin de ne plus jamais devoir déplorer ce qui est arrivé à Francisca Sandoval, dont nous embrassons la famille. Ce sont eux qui doivent rendre l’exercice du pouvoir inconfortable, même si parfois cela heurte ou dérange. »
« Ce sera un gouvernement où la corruption, et l’abus de positions de pouvoir n’auront aucune place. »
Au sujet du référendum à venir sur la nouvelle constitution, le Président a souligné que l’objectif est de « changer afin de préserver ce qui compte le plus pour nous : être sur le même chemin. C’est le sujet du processus constitutionnel en cours. Il s’est produit des maladresses, des erreurs, et des leçons ont été apprises dans ce processus. Mais si nous pouvons les évaluer aujourd’hui, c’est précisément parce qu’au moment le plus critique de notre histoire récente, nous avons choisi de résoudre nos différences avec plus de démocratie, et non moins. » « Le 4 septembre, nous serons face à une grande décision : l’approbation ou le rejet de la proposition de nouvelle constitution. Les deux options sont légitimes et le gouvernement a le devoir de garantir que les citoyens pourront s’exprimer librement et d’une manière informée dans l’isoloir. »
Traduit de l’anglais par Serge Delonville